Exemples de dénis démocratiques
Toujours dans la rubrique : mon journal a du talent
Dans le libé du jour "le libé des écrivains" un article de Gérard Mordillat, auteur du livre : "Notre part des ténèbres" (Calmann-levy 2008)
Une colère court de Rennes à Aix en provence, de Metz à Lyon, de Limoges à Amiens, à Lille, à Marseille, à Paris... Partout où des hommes et des femmes se réunissent pour parler de ce qui ne va pas en France aujourd'hui, du réel. Pas du retable des merveilles que nous font admirer quotidiennement les membres du gouvernements sur les télévisions et les radios : le chômage baisse, le pouvoir d'achat ne va pas tarder à progresser. Les prix à la consommation sont sous contrôle et autres sornettes débitées sans qu'aucune voix ne vienne s'y opposer. Une colère qui prend sa source dans deux monts analogues, le déni démocratique que représente l'adoption du traité de Lisbonne par voie parlementaire et l'écart sans cesse grandissant entre les plus hauts revenus et les plus bas.
Alors la question revient sans cesse : Jusqu'à quand accepterons nous que les élus non seulement trahissent leurs promesses de campagne (c'est banal, voire folklorique) mais bien plus gravement trahissent leur mandat et l'exercice même de la démocratie en déniant au peuple la capacité à se prononcer sur son avenir. Jusqu'à quand accepterons nous que des entreprises ferment, soient délocalisée ou vendues, mettant au chomage des milliers de salariés alors que les groupes qui les contrôlent dégagent des profits extraordinaires ? Jusqu'à quand accepterons nous que les dirigeants des entreprises soient rétribués en millions d'euros alors qu'il est de bon ton de s'offusquer d'un smic à 1500 € ?
Si l'exercice démocratique est confisqué, si l'ensemble du monde du travail ne cesse de s'appauvrir, si les syndicats n'ont d'autre place que celle de "partenaires sociaux" qu'on leur assigne, jusqu'à quand allons nous nous taire et rester sans rien faire ? Comment ne pas entendre que la violence populaire sera demain le seule réponse possible pour tous ceux qui étouffent dans cette société où "tais toi pauvre con !" est devenu la devise de l'état et de ses représentants.
Gérard Mordillat
"lire libé c'est bien. L'acheter et le lire, c'est mieux".
Petit proverbe du Petit Goave