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19 mai 2009

Looking for Eric

002

source photo : sixteenfilms.com

Ceux qui vont quelques fois visiter ce blog savent qu'il y a au moins deux choses que j'aime énormément (même trois): Acheter "libé" tous les jours et le lire, savourer plus particulièrement les critiques cinéma de Mr Gérard Lefort et voir tous les film de Mr Ken Loach.
Aujourd'hui est donc un triple bonheur puisque je peux lire dans mon journal préféré, une critique de Gérard Lefort sur le dernier film de Mr Ken Loach :"looking for Eric"

Cantona que l'amour ! (Si ça, c'est pas du titre !)

Gérard Lefort a bien raison de dire : il faut aimer Ken Loach, tous ses films, même les ratés ! Et ce dernier encore plus que les autres puisqu'il est trés réussi :

Il faut aimer Ken Loach. Tous ses films, même les ratés. Et ce dernier encore plus que les autres puisqu’il est très réussi. D’abord pour des raisons cinématographiques. Filmage nerveux, narration au cordeau, acteurs de très haute volée (primes à Steve Evets et Stephanie Bishop dans deux des rôles principaux). Mais toutes ces excellences ne tiendraient pas si le film n’était pas foncièrement politique, c’est-à-dire à gauche toute ! Ce n’est pas vraiment une révélation puisque depuis l’insurpassable Kes (1969), Loach de ce point de vue n’a jamais déçu. Ne pas avoir peur des grands mots qui, hélas, sont devenus des gros mots : du ciné engagé, utile pour nous encourager à résister à toutes les prétendues fatalités (la loi du profit, la religion du travail et autres saloperies qui infestent la joie de vivre).

Humour fou. Cette fois, sa radicalité a pris le chemin du comique mais sans pour autant passer par la case «comédie grinçante». Faites passer : Looking for Eric est un film d’humour fou. Et il en faut pour raconter la vie d’Eric Bishop, postier à Manchester, quadragénaire rincé qui traverse une mauvaise passe. C’est un euphémisme : il a quitté, et il le regrette, sa femme Lily, il y a longtemps ; ses deux jeunes beaux-fils sont très occupés par leurs séances de patates couchées devant la télé (un peu trafiquants de shit aussi), et sa fille l’a distribué dans le rôle du mauvais père. Qu’est-ce qu’il lui reste pour tenir ? Une drogue dure : le foot. Et bien évidemment la fameuse équipe de Manchester United, dont Eric est supporter. Mais de ce côté-là, ça ne va pas très fort non plus. Et la bande de potes d’Eric confirment : au prix devenu astronomique des places, c’est au pub, devant la télé, qu’on suit le match. «T’as qu’à regarder le parking devant le stade,Que des 4x4 à la con.» Voilà ce que raconte, entre autres, ce film qui réfléchit : comment «aller au foot», acte social s’il en est, a basculé de la gauche vers la droite, du populaire au populisme. Quant aux émoluments désormais pharaoniques des joueurs… philosophe un ami d’Eric.

A cet instant de la critique, nous recevons un message du lecteur passablement nerveux : «C’est pas bientôt fini le foutage de gueule ? Et Cantona, il est comment Canto ?»

Réponse du rédacteur impavide : lecteur my love, de fait, Eric Cantona joue un rôle crucial dans Looking for Eric, mais pas forcément celui que tu imagines. Cantona, qui est à l’origine du film (y compris financièrement), joue à la fois le rôle de sa propre vie (une légende vivante) et celui de… Eric Cantona ! Disons pour ménager la surprise que Cantona fait littéralement des apparitions. Coup de génie qui élude le risque d’une entourloupe strictement scénaristique (une star du foot dans un film sur le foot) et dont la hardiesse enchantée peut se résumer par une des répliques déjà culte : «I am not a man, I am Eric Cantona» avé un assent au couteau qui fait beaucoup pour le comique surréel de la situation. Mais qui fait comprendre aussi pourquoi l’humour si particulier de Canto (remember sa célébrissime sortie : «Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est parce qu’elles pensent que des sardines seront jetées à la mer») redoubla sa cote d’amour dans la patrie officielle du nonsense.

«Passe». Pour le film, Cantona livre d’autres aphorismes de cette sorte qui lui vaudront cependant, à la soixantième reprise, un «tu commences à me courir avec tes putains de mouettes !» Bref, Canto est un géant. Et, peut-être moins connu, un honnête homme évident. Ce qui apparaît lorsqu’Eric (Bishop) demande à Eric (Cantona) : «C’est quoi ton meilleur souvenir de match ?» Réponse : «C’était pas un but, c’était une passe.» On saisit alors ce que l’esprit d’équipe veut vraiment dire et où Ken Loach veut en venir. «Certains éprouveront peut-être une certaine condescendance envers cette idée, mais ce film parle de la solidarité entre amis en prenant pour exemple un groupe de supporteurs de foot. Il est aussi question de l’endroit où vous travaillez et de vos collègues. Même s’il peut sembler banal de dire cela, ce n’est pas le vent de l’époque. Ou du moins ça ne l’est plus depuis trente ans. Ceux qui vous entourent ne sont plus vos camarades, ils sont vos concurrents.» Les joueurs de Manchester United sont surnommés les Red Devils. Allez les rouges !

Gérard LEFORT

Il faudra malgré tout attendre le 27 mai, date de sortie du film en France.

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Commentaires
C
j'adore loach et cantona que ce film m'est destiné... mais il me reste le temps à trouver<br /> <br /> bises l'ami<br /> <br /> christo
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